20/04/2014

Cootes Paradise

Après la petite frayeur météorologique de la semaine dernière, les beaux jours reviennent et les températures remontent sérieusement (on passe fréquemment les 10°C), ça commence vraiment à sentir la fin de l'année à McMaster. Bon nombre d'étudiants ont déjà terminé leurs examens (on rappellera que mon dernier examen aura lieu le dernier jour de la période d'examens, soit le 29), la fac se vide et les fameux "trails" retrouvent leur popularité.

En ce dimanche de Pâques ensoleillé, la motivation pour plancher sur les conflits du Moyen-Orient (prochain exam) n'était vraiment pas au rendez-vous. A 14h45 je propose à deux de mes colocataires d'aller marcher à Cootes Paradise (la zone forestière bordant le lac Ontario, derrière l'Université), à 14h55 nous sommes dans le bus accompagnés de Louise, une amie Danoise. Mon envie soudaine d'aller me promener à Cootes vient surtout du fait que je viens de découvrir au fond de mon placard un deuxième objectif que j'avais acheté en même temps que mon appareil photo, le 50mm F/1.8 de chez Canon*. Depuis hier donc je trafique tous les boutons de mon appareil, chose que je n'avais jamais vraiment eu le temps de faire jusqu'à maintenant (j'ai acheté mon appareil deux semaines avant de partir au Canada), et je n'avais plus qu'une idée en tête: profiter du beau temps pour pouvoir découvrir un peu plus toutes les possibilités de cet appareil afin d'être prête pour la semaine New-Yorkaise qui se profile! Après une après-midi je peux vous dire que je ne suis pas au bout de mes peines!

Nous arrivons donc à McMaster et traversons tout le campus. Subitement: la forêt profonde. C'est une chose qui me frappe depuis mon arrivée. Les villes sont vraiment balèzes (Hamilton compte 10 000 habitants de plus que Lyon) et pourtant en deux pas, voilà où l'on débarque:




On a continué le chemin comme ça, un peu au bord du lac, un peu dans la forêt profonde. On a tendance à se sentir vraiment minuscules au pied de ces arbres et de ce lac immense. Si il y a une chose qui va me manquer (parmi toutes les autres!) ce sera les grands espaces, cette sensation d'être un minuscule truc insignifiant évoluant au milieu de ces paysages aux dimensions extrêmes. Franchement à chaque fois, c'est la claque! Ça fait vraiment relativiser de sentir ne serait ce que quelques secondes que ouais, finalement, on n'est pas grand chose, ou du moins on fait parti de quelque chose beaucoup plus grand. De quoi oublier les petits stress inévitables de fin de semestre! Quand on dit que tout est plus grand, plus gros en Amérique du Nord, croyez-moi ce n'est pas uniquement question de voiture et de poids moyen!




Il y a également cet événement, sur lequel je voulais revenir. Alors que nous marchions donc au milieu de cette immense forêt, Ahmed s'est arrêté et s'est agenouillé pour prier, comme il le fait 5 fois par jour. Et là encore une fois, ça a été la claque pour moi et c'est aussi ça la magie de cet échange. Nous venons tous les 4 des quatre coins de la terre, Danemark, France, Inde, Egypte, chacun avec nos traditions, nos cultures, nos croyances qui sont souvent complètement différentes et cet après-midi là, nous étions pourtant réunis, tous ensemble, à des milliers de kilomètres de nos familles. C'est un sentiment bizarre a expliquer en fait, mais c'était beau. Dans peu de temps Ahmed sera de retour sur le Tahrir en Egypte, la place qui sert de lieu pour les protestations et sur laquelle des milliers de personnes ont déjà été tuées; Sunil sera de retour entre le Sultana d'Oman où sa famille s'est expatriée et l'Inde d'où il vient et où il fait ses études; Louise et moi serons de retour en Europe où nous allons chacune reprendre nos petites habites si on peut dire!
(J'ai évidemment demandé la permission à Ahmed de publier cette photo):


"Des bateaux j'en ai pris beaucoup, mais le seul qui ait tenu le coup, qui n'ait jamais viré de bord, -mais viré de bord, naviguait en père peinard, sur la grand-mare des canards et s'appelait les Copains d'Abord les Copains d'Abord"





Sunil, Tiffany, Ahmed, Louise

La ballade a continué comme ça 2 bonnes heures, les fleurs commencent à pousser, les feuilles reviennent dans les arbres, le Canada reprend un peu vie! Sunil, grand fan de Joe Dassin nous a passé en boucle les Champs Elysées, en chantant à tue-tête! C'était notre dernière après-midi avec Louise qui part demain voyager avant de retourner au Danemark, et c'était un bel après-midi!

La journée s'est terminée avec un gang épuisé. On se rue sur le téléphone pour commander les pizzas et hop direction Skype où Yaltah, notre amie Allemande qui était là le semestre dernier, nous attendais sur Skype. Des journées comme ça on en veut tous les jours! Maintenant au lit car demain c'est direction Toronto pour récupérer Manon qui reste ici jusqu'à la fin et avec qui je reprends l'avion pour rentrer! YES!


Alors ça suffit de me poster vos photos en short ou en tong dans votre jardin sur Facebook, moi aussi j'ai du soleil maintenant, NA! :)




* Objectif 50mm f/1.8: pour ceux que ça intéresse: l'objectif 50mm f/1.8 que j'ai, marque Canon, c'est un objectif dont l'ouverture maximale est vraiment importante, ce qui permet d'emmagasiner plus de lumière en moment du déclenchement de donc de pouvoir faire des photos au rendu correct à basse lumière (ex: concerts; soirées). Cet objectif donne également une profondeur de champ inédite. Plus l'ouverture est grande, plus la profondeur de champ est faible et donc plus besoin de trafiquer tous les boutons de l'appareil photo ni même d'être des As de photoshop, en un clic le premier plan est très net avec un arrière-plan flou lorsque l'on règle l'ouverture pour qu'elle soit maximale. Super pour les gros plans, les portraits! Le point "négatif" (c'est discutable) c'est que c'est une focal fixe = pas de zoom, le zoom c'est les jambes! Il faut s'approcher super près, ou reculer à fond pour avoir le bon cadrage. S'approcher c'est encore pas trop le problème. Le "vrai" souci c'est que l'image dans l'objectif est plus grosse que celle qu'on voit à l'oeil. En gros, pour prendre une personne des pieds à la tête, il faut laisser une bonne dizaine de mètre, je vous laisse imaginer pour prendre un immeuble... Donc l'option c'est de trimbaler les deux objectifs en même temps peut être, pas super pratique, on verra à l'usage.....



2 commentaires:

  1. Encore un régal cet article: tu as vraiment passé une MAGNIFIQUE journée de Pâques en charmante compagnie et on ressent votre bonheur

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  2. Tes articles vont nous manquer car ils étaient tous très intéressants !
    Profite bien de tes derniers jours canadiens et à très bientôt....
    Dominique

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A vos claviers!