30/01/2014

L'Hiver est Glace (glace glace)


Cela fait déjà un petit moment que je vous ai abandonnés, mais il faut dire qu'il ne se passe pas grand chose de notable dans ma petite vie Canadienne. La ville est paralysée par le froid, chaque sortie est une véritable épreuve, les rares jours où les températures remontent (à environ -15°), c'est le vent qui vient faire des siennes, venant nous fouetter le visage, alors du coup il est bien tentant de rester au chaud et même de travailler un peu... Et mine de rien, le temps semble passer encore plus rapidement qu'au premier semestre, la semaine prochaine, ça fera déjà un mois que je suis rentrée de France!

Pour faire simple, les journées se résument à un réveil difficile puisque le double vitrage n'est pas arrivé chez moi, et que je vis dans le "basement", il fait donc un froid terrible qui a rendu mon sommeil assez difficile ces jours (heureusement, je viens de recevoir le catalogue du supermarché, ça fait du papier journal pour isoler!!!); puis à un départ pour la fac en mode bibendum, on superpose les couches jusqu'à ne plus pouvoir bouger; puis à une montée dans le bus où il doit faire un bon 30°, bonjour le choc thermique!; puis à un retours à la maison après une journée de cours, de clubs, et d'activités et c'est l'heure du déneigement! La propreté du trottoir devant chez nous est de notre reponsabilité, on se doit donc de jouer les chasse-neige tous les jours pour laisser le trottoir clean pour les poussettes, les fauteuils, et même pour tout le monde en fait, c'est pas mal de garder les pieds secs! 
Ce soir, c'est la soirée de départ de la présidente du club des étudiants internationaux qui s'en va à son tours faire son semestre d'échange à Insbruuk, Autriche. La coutume ici est que chacun amène sa propre boisson (en même temps on est 80 invités, valait mieux!), mon stock étant à vide, je prends la route du LCBO (Liquor Control Board of Ontario, une société de la Couronne Ontarienne (et oui le Canada fait bien parti du Commonwealth, le véritable chef de l'Etat est donc la Reine d'Angleterre!) qui a pour mandat de faire le commerce des boissons alcolisées. Pour faire simple, l'alcool est un monopole d'Etat visant officiellement à controler la vente et officieusement à éliminer toute sorte de concurrence et donc vendre la bouteille de vin la moins chère à 8euros. Alors au départ j'étais un peu critique, c'est vrai que c'est pas pratique de ne pas pouvoir acheter un pack de bière bon marché au Carrefour du coin. Celà dit, j'ai été enchantée de mon expérience LCBO. Le magasin est immense et offre une large sélection de vins et de bières de tous les pays du monde, de quoi faire vraiment plaisir aux amateurs! On est loin du choix Carrefour Market Lagnieu par exemple. C'est ainsi que je suis repartie avec tout un tas de bières de différents pays, dont je n'avais jamais entendu parler, ma foi je vous en donnerai des nouvelles à l'occasion! ;-)

Cette sortie au LCBO a été également l'occasion d'emprunter l'un des plus long Trail d'Hamilton, le Bruce Trail. C'est la grande mode au Canada, toutes les villes ont leur "trails", c'est un peu des sentiers/chemins/pistes piétons qui passent au milieu de la ville mais qui nous la fait complètement oublier. Je me suis retrouvée à marcher sur une longue piste enneigée, sans personne, très peu de bruit, au milieux des arbres, je me serais presque cru à l'Alpe d'Huez au mois de Février revenant des pistes (la foule en moins!). C'est un peu comme un periph' pour piétons, avec des sorties qui nous ramènent sur les axes principaux!
Je vous laisse avec les photos! Et malgré tout, j'aime l'hiver, et j'aime l'hiver Canadien, malgré le froid incroyable, il y a une super atmosphère, je m'émerveille chaque matin en sortant de chez moi devant se magnifique ciel bleu qui se reflète sur la neige, puis vite rentrer se mettre au chaud avec une boisson chaude et lire! C'est vraiment une chouette expérience! On est loin de la grisaille et de la pluie française! (et ce week end Cirque Du Soleil, celui d'après Chien de Traîneau, alors ne vous inquiétez pas, je vais avoir des choses à raconter!!!)








21/01/2014

Humans Of New York

Ils sont noirs, blancs, gros, minces, riches, pauvres, de droite, de gauche, malades, en bonne santé, en couple, divorcés, ils sont Chrétiens, d'autres sont Musulmans, ils viennent d'ici, de là. Mais pour Brandon, le photographe de Humans Of New York, ils sont plus que çà: ils sont des êtres humains. Et Brandon les photographie chaque jour, à un instant t de leur vie, et leur fait raconter une petite anecdote sur leur vie, ou leur pose une question banale, du type "Te souviens-tu du plus beau jour de ta vie?". Et ils répondent, une réponse qui pourrait être la mienne, la tienne, et même la notre. Aujourd'hui, pour faire durer la semaine de la diversité un petit peu plus, je vous invite à aller faire un tour sur ce magnifique blog, qui redonne un visage humain à la Grosse Pomme, et qui nous invite à reconsiderer un peu plus attentivement nos jugements avant d'opérer une quelconque classification humaine. Parce que oui, comme toi, cet aprem' là à New York elle est arrivée 45 minutes en retard au boulot pour un problème de transports en commun, et en plus il pleuvait; comme toi, samedi soir, elle a fêté l'anniversaire de sa copine; comme toi il n'aime pas les maths, ni le froid, ni le dernier film de Tarantino; comme toi chaque midi, ça fait vingt ans qu'il s'assoit à la même table pour la pause repas; comme toi, il a reçu un coup de téléphone lui apprenant qu'il était licencié et en plus ça tombe mal parce qu'il vient de faire un emprunt pour les dix prochaines années; comme toi, il vient de perdre quelqu'un de très important, le genre de personne que tu penses être invincible, mais qui n'est plus là; comme toi, il fait son petit bonhomme de chemin, se lève péniblement, part travailler parce qu'il le faut bien, et rentre épuisé. Cette histoire, avant d'être celle d'un noir, d'un blanc, d'un riche ou d'un pauvre, c'est avant tout celle d'un Homme.





Et sur facebook également: Humans of New York sur facebook

17/01/2014

Diversity Week

L'année 2014 marque le 10ème anniversaire de la création du service de la Diversité du MSU (McMaster Student Union), un service en charge de la promotion d’événements visant à l'apprentissage de la différence qu'elle soit d'ordre culturel, physique, mental. Pour fêter ça, l'association a organisé la Semaine de la Diversité qui a pris fin aujourd'hui à 14h. Un thème par jour, de la journée du handicap à la journée des inégalités de genre en passant par la journée multiculturelle au delà des frontières, durant lesquelles chaque club en rapport avec l'un des thèmes pouvait tenir un stand pour faire leur pub et organiser tout un tas d'activités visant à sensibiliser la communauté étudiante. Dans les temps forts de la semaine nous pouvons surement parler de la soirée "Take Back the Night", une marche organisée par le MSU en hommage à toutes les femmes victimes de violences conjugales, de discriminations basées sur le genre, de viols etc... Une marche assez forte en émotion qui s'était déjà tenue le semestre précédent.

Pour notre part, c'est de la journée d'aujourd'hui que nous allons parler: la journée de la multiculturelle, McMaster au-delà des frontières. Nous avons ainsi, avec le club de Français, tenu un stand toute la journée pour promouvoir nos futurs événements, en plein coeur de l'université dans le grand hall du centre des étudiants. Le principe de la journée était simple, les étudiants se sont vus remettre des copies de passeports et devaient prendre part aux différentes activités proposées par chaque stand afin de recevoir un petit tampon. Au bout de 6 tampons, les étudiants étaient invités à se faire photographier avec tout un tas d'accessoires, c'est la grosse mode ici, et surtout l'occasion de garder de chouettes souvenirs.




La journée était animée par tout un tas de prestations d'étudiants, guitare, chanson, mais surtout une superbe démonstration de danse indienne:





C'était foule en délire, les étudiants indiens chantaient à tue-tête (ah waoh, du coup après les avoir entendus je comprends le sens de l'expression tue-tête!), dans une ambiance vraiment conviviale! Je m'imaginais ce genre d'événement sur notre chère forum de l'Université Lyon 2. Et bien malheureusement, ce n'est pas près de se produire. De manière générale, je trouve admirable cette valorisation de la différence qui est faite à McMaster. La journée a brassé énormément de monde, tout le monde étant très intéressé par en découvrir plus sur les pays représentés à l'université, c'était quelque chose de magnifique à voir. J'ai essayé d'expliquer à mon collègue du club de français que pour moi c'était quelque chose de merveilleux à voir, que ça serait difficile de voir quelque chose comme ça dans mon université, j'étais vraiment toute excitée, et lui ne comprenait manifestement pas le pourquoi du comment, c'est tellement "normal" pour eux, et tant mieux! 

De deux choses l'une: 
- Le Canada est fait d'immigrants et des Premières Nations. Jusqu'à maintenant, la plus vieille famille Canadienne que j'ai rencontrée date de 3 générations. Suite à la chute du mur de Berlin, une importante vague de migrants d'Europe de l'Est sont arrivés, et il en est de même pour toutes les autres nationalités représentées qui sont arrivées au Canada à la suite d’événements importants survenus dans leur pays d'origine. Il y a notamment une importante communauté Chinoise au Canada, ainsi qu'Indienne. De ce fait, lorsqu'ils arrivent au Canada, ils n'ont pas à s'adapter à une culture Canadienne puisque la culture Canadienne est précisément une culture faite de toutes les cultures du monde. Dès lors, les différences culturelles sont perçues comme quelque chose de très enrichissant et non pas comme une barrière.

- Ensuite, la vie associative est très importante au Canada, ce qui créé je pense une sorte de cercle vertueux. Je m'explique: la vie associative étant très importante, elle aide à sensibiliser les gens, qui ressentent le besoin de s'investir, qui donc sensibilisent encore plus de gens, qui eux même vont avoir conscience de l'important brassage culturel et de ce que cela peut impliquer en terme d'inégalités, donc vont s'investir etc etc etc, et McMaster fait un travail formidable de ce côté là et met vraiment un point d'honneur à promouvoir les différences en tout genre, ce qui créé un espace de travail où règnent tolérance et solidarité.

Le Canada et la France sont deux pays aux histoires complètement différentes, mais ça fait quand même parti des choses qui me manqueront une fois de retours, c'est sûr!

14/01/2014

Neige


Vous la vouliez, la voilà!

Les premières neiges de Décembre, à une époque où la route était encore bien dégagée:




Mon voisin est un fanatique de Déco, c'est le même qui nous avait construit un cimetière pour Halloween


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La neige de Janvier, le soleil, et le ciel bleu!



Boots en cuire, chaussettes en laine tricotées à la main: parée!


Ma rue, et la route verglacée

Maaaaaison

11/01/2014

Here we go again

Et c'est en musique que nous commencerons cet article qui, en soit ne raconte rien d'exceptionnel (au moins ça c'est fait, si vous n'avez pas de temps mes amis, passez votre route!) hormis la ré-adaptation à la vie canadienne entre chute de neige, chute de moi-même, reprise des cours. Un tonerre d'applaudissement pour... France Gall!



Il a plu aujourd'hui, et méfiez vous des apparences, c'est plutôt une bonne nouvelle, synonyme de températures positives, de doigts qui décongèlent et donc de possibilités d'écrire à nouveau! Je m'étais arrêtée avec le bon repas(ouais bon, j'éxagère un peu pour le bon, mais étant donné qu'il baragouine quelques mots de français est que "bon" et "mauvais" sont potentiellement des mots qu'il peut connaître, on va jouer la sécurité!) aux saveurs Egyptiennes préparé par mon coloc'. S'en est suivi une très bonne nuit de sommeil et un réveil énergique direction.... MaaaaaacMaaaaster!
Alors oui, j'étais plutôt bien contente, je commence a être rodée sur le processus de sélection des cours, je me suis donc concoctée un petit emploi du temps du tonnerre agrémenté de cours vraiment chouettes et surtout d'un vendredi quasi off, aïe aïe, aïe les week-end de 3 jours! Alors, on s'emballe pas, ce semestre risque d'être moins riche en terme d'excursions à droite à gauche en prévision d'un gros voyage aux Etats-Unis à la fin de l'année, mais ne vous inquiétez pas, on va continuer de rigoler ;-)

Bilan de la première semaine de cours:

1) Cours prometteurs 
2) Des livres toujours aussi chères (2 pour 110$, c'est parfait!)
3) Un programme chargé: on est reparti pour les dossiers de 18 pages, les dissert' à tours de bras, submergée avant même d'avoir commencé. Mais dans les trucs un peu plus fun j'ai rejoint le bureau du Club de Français de Mac. Pas mal d'activités à mettre en place: soirée film, carnaval, journée de la diversité, excursion sur la route des vins, cercles de conversation, atelier musique francophone, atelier cuisine française etc... Et on n'oublie pas l'Outdoor Club qui va m'emmener pour 2 jours de chiens de traîneau au mois de Février, ET le cirque du Soleil le 1er Février!
4) La neige, c'est la merde! En fait, je vais généraliser, le cycle de l'eau, c'est vraiment mal foutu et vraiment très mal adapté au Canada, je vous jure! En passe de -40° à -10° puis à +6° puis à -2°. Etat des trottoirs: glace -> neige/glace/caca -> eau (au bord de l’inondation!) -> glace -> patinoire! C'est Koh-Lanta à chaque sortie: pour arriver au bus à l'heure, pour ramener le chariot de course, pour arriver en cours à l'heure, ou plutôt "entière". Je vous assure, je garde ma carte d'assurance sur moi à tout instant, on est pas à l'abri!
5) L'arrivée des nouveaux étudiants d'échange: alors ça c'est marrant, nous voilà reparti comme en 40 septembre avec le traditionnel questionnaire de rencontre: "bonjour nomimprononçable, je viens dunpaysinconnu, et toi tu viens d'où? t'étudies quoi? Ah ouais? Génial! T'as visité un peu? Ah ouais? Ah cool! Bon bah désolé, mais tes critères ne correspondant pas à mes attentes, tu ne seras pas mon ami ce semestre, mais c'était cool de te parler, suivant :)". Bah ouais, chacun essaye comme il peut de retrouver ses repères, tout le monde est trop excité par tout, ils s'inscrivent à toutes les activités possibles et inimaginables, ils veulent tout tout visiter, tout est "trop intéressant", bienvenu dans le monde des étudiants d'échange! Arf faut bien se moquer un peu, moi aussi j'en menais pas large en Septembre tiens ;-)

Mes deux colocs manquants à l'appel sont finalement arrivés, la maison reprend vie petit à petit, chacun retrouve son petit rythme et la machine se remet en marche! Pour tout ceux qui ont pu s'inquiéter après un mail, un skype le jour après mon arrivée: touuuut va bien, don't worry! Demain promenade sur un lac gelé, mais cette fois, avec les patins! ;-)


(Oui, les photos de la neige seront la Lundi car je pourrai utiliser la connexion de la fac beaucoup plus rapide!)

08/01/2014

D'aventure, en aventure (de traaaain en traaain, de poort en pooort!)

Tout à commencé un beau mardi matin par 10° ...

Le réveil sonne à 5h40, on se réveille péniblement, nous sommes le mardi 7 Janvier, retour à la case départ direction le Canada, fini les vacances! La valise censée être vide le but du jeu étant de ramener un max de trucs en décembre pour avoir plus de place en Mai pesait tout de même 17kg, dont bien 10kg de fromage (bon, peut être un peu moins!). Il fait beau, il fait chaud, mais histoire de gagner un peu de place dans les valises et pour anticiper l'arrivée à Toronto, je porte tout de même un sweat et ma veste de ski et il fait une chaleur à crever!

8h me voilà à l'aéroport à Lyon, valise enregistrée, je n'ai plus qu'à passer le portique de sécurité pour que le voyage commence pour de bon. Etape toujours un peu difficile pour moi, on fait les cents pas, on parle de tout et surtout de rien pour retarder le temps, et puis on lâche quelques larmichettes de bébé crocodile et zou je m'enfonce dans la jungle douanière. Et finalement, juste après avoir passé le portique, j'ai tout de suite retrouvée la pêche: les adieux étaient derrière moi! Direction porte 21B où je retrouve Alphée, qui était dans le même lycée que moi et qui fait aussi son année au Canada à Montréal. On fait la première partie du vol (Lyon-Paris) à côté dans l'avion! Vol sans encombre, arrivée à Paris en moins de temps qu'il ne faut pour le dire, on fait un petit tour du Duty Free et on grimpe dans un bus qui nous amène dans notre terminal respectif. Je descends la première, mon vol est bien maintenu (et heureusement, maintenant que je suis à Paris ça serait dommage de devoir s'arrêter là!), embarquement à l'heure, malheureusement une lampe dans l'avion grille, nous partons donc une demie heure en retard le temps de réparer tout ça! Vol sans encombre encore une fois, bien qu'assez long, c'est toujours plus long dans ce sens avec les vents, soit un vol de 8h20. On entame la descente, quittons ciel bleu pour s'enfoncer dans l'épaisse couche nuageuse et là, rien qu'à vue de nez, ça sent pas bien bon: brouillard à couper au couteau, une ville recouverte de neige, de glace, bon...


Je donne ma fiche de déclaration (sur laquelle je n'ai bien sur pas déclaré grand chose...) toute sourire aux douaniers, c'est dans la poche, le cheese arrivera à bon port! Les premières valises sortent, j'avais attendu peut être 3 minutes à Genève, visiblement je n'aurai pas la même chance cette fois. Un quart d'heure, une demie heure, rien... Cette fois c'est cuit pour le bus de 17h30 devant me ramener à Hamilton. Trois quarts d'heure, une heure... Rien! 1h15 plus tard, la voilà, la farçeuse! 



Je cours récupérer le bus suivant, (bobard n°1) de 18h20. La blague continue, le bus est décallé à 18h40, soit une demie heure à attendre, (affabulation n°2)  faisable. En prévision du froid polaire que l'on m'avait annoncé, je change de chaussures (même si je ne sens pas encore le froid) et chausse mes bonnes chaussures de rando décat' fraîchement acquises, (boniment final) "vraiment un froid de tapette le Canada tu parles! Sans écharpe moi je le fais!".



Nous sommes 5 minutes plus tard, me voilà tran-sie à en avoir du mal pour bouger les jambes, plus aucune sensation dans les jambes à part celui d'une brûlure de fou (coucou Mathieu!) je me dis que ça va le faire, que je peux attendre encore un peu et que j'enfilerai un deuxième pantalon une fois dans le bus. Hélas, le bus n'arrivera jamais! Une demie heure s'écoule, je n'en peux plus, je sens que c'est mal barré! Je vois une fille qui attendais avec moi, je lui propose donc qu'on partage un taxi jusqu'à l'autre station de bus à 10min d'ici de laquelle nous pourrions prendre un bus pour Hamilton. Le taxi est là, on se jette dedans, congelées, et là, toujours dans ce même esprit de coalition anti coopération que j'expérimente depuis l’atterrissage, le chauffeur nous demande la modique somme de 42$ chacune, pour 10 minutes de trajet: ciao le taxi!


Retours illico presto à l'intérieur de l'aéroport, je m'équipe d'un collant de course, deux jeans, un jogging, une cagoule, une écharpe, un bonnet, deux paires de gants. J'AURAI LE PROCHAIN BUS! Je retourne affronter le froid, 3/4 d'heures après, le voilà le taquin! Dix minutes plus tard, je dois changer de bus, rebelote, 1/2 d'attente dans la nuit, le froid, le vent, j'ai mal partout, je suis crevée, mais avec la rage de vaincre j'ai un peu fait mon pékin express à moi! Le bus arrive, voilà 4h que j'ai atterri, je m'élance enfin direction Hamilton, où mon coloc' me prépare un sacré repas chaud! 
Mais ça n'étais pas fini! Arrivée à Hamilton, ENFIN, je découvre une ville recouverte de glace, la neige qu'il y avait fin décembre s'est tassée, et avec les températures en vigueur tout est glacé. Une véritable patinoire, un moment d'absence et c'est la chute imminente, un sacré périple pour tirer la valise jusqu'au DERNIER bus devant me ramener à la maison! Il est finalement 3h45 heure française quand Ahmed mon coloc' m'ouvre la porte! 

Une bonne douche, un bon repas chaud et je m'écroule de fatigue dans une chambre glaciale (le double vitrage n'est pas arrivée au Canada!), mais contente d'avoir vaincu! Ce matin au réveil, il faisait -40° en ressenti, soit un écart de quasi 50° en deux jours, ça pince! Je crois que je n'ai jamais eu aussi froid de ma vie, je n'ai encore pas trouver le courage de faire les 10 minutes à pied qui me sépare du supermarché tellement c'est intenable, dans 15 jours c'est week end chiens de traîneau dans le nord, j'crois qu'on va se marrer... J'adopte la technique bibendum qui consiste à empiler le plus de couches possibles et je m'élance pour la fac découvrir mes cours pour le semestre. Bilan super positif, profs qui ont l'air vraiment bien, matières intéressantes, c'est reparti mon kiki!

Cette entrée en matière a donné le ton, ce semestre c'est l'aventure dès le départ, ça promet de chouettes trucs à raconter! La connexion ADSL est pourrie chez moi, j'essaye vite de vous envoyer mes photos d'Hamilton sous la glace, parce que malgré tous les aspects négatifs que ça engendre, ça a quand même de la gueule, je peux dire que j'aurai pleinement vécu l'hiver Canadien! ;-)


01/01/2014

And a happy new year!

Encore une année de passée, et un premier semestre Canadien terminé, l'heure est au bilan! Pour une petite rétrospective Août-Décembre, commençons surement avec l'une de mes premières phrases prononcée sur Skype au lendemain de mon arrivée et une bonne dizaine de fois les jours suivants: 


"Mais c'est quoi ce pays, JA-MAIS je vais survivre jusqu'en Décembre et JA-MAIS je repars en Janvier, c'est n'importe quoi, ça me plaît pas, je veux rentrer!"  

Et puis début Septembre les cours commencent, je commence à rencontrer des gens, 3 jours de rêve éveillé de canoé dans le Parc de l'Algonquin, début Octobre première visite et pas des moindres, mi-octobre deuxième débarquement français, premier passage aux Etats-Unis, Canada Wonderland et les plus hauts roller coaster du monde, Halloween, les Chutes du Niagara et la route des vins, les premiers dossiers à rendre, les premiers partiels, les randos cascades, une journée à Toronto avec Vance, une visite de Montréal, un deuxième passage de frontière pour rejoindre Washington et plus tôt que prévu, sans s'en apercevoir, on se réveille un beau Samedi matin enneigé, une valise bouclée et des billets d'avion en main, c'est le 21 Décembre. LE jour tant convoité, qui 4 mois en arrière nous paraissait si loin. Après avoir bravé le froid la neige et la glace, et 40 min de dégivrage, je suis assise à bord de l'Airbus A340, place 30A côté hublot, décollage immédiat, 8h30 plus tard, je serai à Genève Cointrin. 4 mois plus tard, j'en étais un peu plus là:

"Mon dieu, mais heureusement que je repars en Janvier, un semestre c'est beaucoup trop court, il me reste tellement de choses à voir, à faire!"

Mais que s'est il passé en 4 mois pour observer un changement radical? Ça c'était la deuxième réflexion qui m'a occupée un bon petit moment dans l'avion. Je suis partie en Août, après un an à monter des dossiers, à passer des coups de téléphones de partout, à envoyer des milliers de mails qui restent sans réponse, à contacter la fac. Un an à imaginer à la perfection ma vie Canadienne, ce que j'allais y faire, les cours que j'allais prendre, les lieux que j'allais visiter, à quoi ressemblerai ma ville, ma fac, ma maison bref, j'avais tout en tête. Et puis on arrive, et là on découvre la réalité, et on se rend compte que rien n'est comme on l'avait imaginé. Que rien ressemble à ce qu'on avait imaginé, rien rien rien n'est pareil. Et là c'est la douche froide et presque la déception: pourquoi avoir fait tout ça pour se retrouver dans un endroit à des années lumières de ce qu'on imaginait? Et puis passés deux trois jours à me morfondre et à presque profondément regretter mon départ, on se violente, après tout, j'avais passé tellement de temps à préparer cette année, c'était hors de question de se laisser abattre, c'est pas comme tu l'imaginais, mais est ce que ça veut dire que c'est moins bien? Et là, on commence par déconstruire tous les préjugés, on fait table rase de tout ce qu'on imaginait, et on commence à prendre les choses telles qu'elles sont, mais surtout, je ne m'imagine RIEN et je ne tire plus AUCUN plan sur la comète, parce que c'est la meilleure manière d'être déçue, comment voulez vous réussir à imaginer quelque chose dans un pays dont vous ne connaissez rien du tout? C'est impossible, alors autant s'en passer. Sacré travail sur moi-même ça je vous le dis. Alors les mois on passé et j'ai adopté la Let Things Happen attitude. Un principe simple, faire confiance à la vie et accepter qu'on ne maîtrise pas tout, mais que c'est pas grave! Deux jours avant de prendre l'avion, tempête de neige et de glace, beaucoup d'avions sont immobilisés, je sais qu'il y a des risques que je ne puisse pas partir du Canada, il y a 4 mois je m'en serai rendue malade, en partant avec ma valise le 21 Décembre, je me suis simplement dit: si ça décolle ça décolle, si ça décolle pas tant pis, j'y peux rien alors on va pas s'en rendre malade, tant pis, j'irais passer Noël à Montréal! ;-)

Alors la résolution 2014? Carpe Diem quam minimum credula postero!






BONNE ANNEE 2014 et rendez-vous la semaine prochaine pour la deuxième partie de cette aventure Canadienne!